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Mille Bornes - la presse - critique Première

 

Article paru dans le Première n°266 (Mai 1999), par Jean-Yves Katelan

Mille bornes **

Avoir un bon copain, c'est pas mal... mais avoir un bon copain mort - d'une broncho-pneumonie et d'un chagrin d'amour -, c'est ce qu'il y a de plus bizarre au monde. Du coup, à leur corps plus ou moins défendant, quatre garçons et une fille se retrouvent à rouler vers l'Italie à tombeau ouvert. Au sens propre.

Méfiez-vous du titre ! Bruno Solo, Emma de Caunes, l'autoroute et une bande de copains, on a tôt fait de se dire que c'est d'une comédie qu'il s'agit, tendant << Randonnons groupés >>. C'est erreur que de se. Ici, c'est plutôt road mouvant : "Mille bornes" est un film étrangement déglingué, sans aucun effet facile, qu'il soit comique, comme dans les films de jeunes qui s'amusent ; ou tragique, comme dans les films de jeunes qui meurent. Ainsi prévenus, la mise en place anormalement développée - l'attitude de chacun détaillamment justifiée, l'ébranlement du convoi in-extenso expliqué - est beaucoup plus digeste. Ainsi prévenus, on peut se laisser aller à s'émouvoir du physique émouvant de cette jeune Japonaise fragile rencontrée dans un train, des cernes de ce père abasourdi ou de cette drôle d'idée que d'aller brûler un pote à la plage...
Au jeu, forcément injuste, des rôles qui ressortent, on retiendra Emma bien sûr, seule fille parmis ces garçons, qu'on adopterait volontiers comme petite soeur (voire petite soeur d'un copain) ; et aussi Pierre Berriau et Raphael Krepser, dans de beaux rôles, respectivement de théâtreux "spacy" et anticlérical et de lascar débrouillard à grande gueule et grand coeur.